L’Audition du 4 Septembre
Les zones blanches de l’enseignement public en Vendée
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La Vendée, un territoire spécifique
En Vendée, les services publics ne cherchent pas à ce que l’enseignement public, comme le veut la République, couvre l’ensemble du territoire mais s’en tiennent à ce que l’enseignement en général, et donc avec l’enseignement privé, réponde si possible aux besoins de la population.
Tout cela avec un objectif permanent : assurer au moins la stricte égalité des financements, sans supporter les mêmes obligations éventuellement. Toutes les dépenses obligatoires sont bien sûr assurées au maximum, en tenant compte en permanence des décisions jurisprudentielles favorables, les aides facultatives relèvent d’une grande ingéniosité dans l’utilisation parfois de vieux textes ( investissements, actions éducatives, garanties d’emprunt…).
La Région s’est lancée officiellement dans un rattrapage du privé sur le public en majorant ses contributions au fonctionnement et en augmentant ses subventions d’investissement ( + 887.598 € en 2018). C’est dans l’enseignement supérieur, le grand oublié de la décentralisation, que les politiques sont les plus inégalitaires : l’extension de l’ICES est déjà évoquée comme dossier à suivre alors que la collectivité territoriale se désinvestit du public.
Le Département lui aussi affiche clairement sa volonté de maintenir le libre accès à l’enseignement choisi en assurant l’égalité entre les deux enseignements , y compris en prévoyant des garanties d’emprunt et en aidant les sorties scolaires et les voyages : là, en 2018, l’enseignement privé ( 54 % des élèves) reçoit le double de l’enseignement public.
De plus en plus de voix s’élèvent d’ailleurs pour réclamer un contrôle de l’utilisation des subventions qui actuellement n’existe pas.
Au nom de ce principe, la collectivité territoriale apporte même une aide aux bâtiments du 1er degré mais là encore, c’est dans l’enseignement supérieur que la situation est la plus inégalitaire. A part quelques miettes pour le Centre Universitaire Départemental, tout va à l’enseignement privé, en particulier l’ICES et les Etablières.
Alors que pour sa propre compétence, les collèges publics, le déficit d’établissements reste important. En particulier, le département vient de reporter sine die la construction d’un collège à Talmont Saint Hilaire, contre l’avis de la municipalité et de la population locale.
Tout ceci malgré parfois l’avis défavorable des organismes consultatifs de l’Education Nationale et dans la plus grande indifférence des services de l’Etat.
Au niveau local, sur lequel mes accompagnants vont intervenir, les nouvelles couches de population qui demandent une école publique se heurtent souvent aux réticences des maires, au nom d’une soi-disant orthodoxie financière. Elles ne reçoivent aucun soutien de la part des collectivités territoriales départementale et régionale.
Aujourd’hui, 15 communes vendéennes restent sans école et 48 ont une école privée mais pas d’école publique. Il faut cependant constater que l’émergence des intercommunalités et l’apparition des communes nouvelles (10 en 2016 et 2017 en Vendée) modifient la donne initiale. Mais 4 demandes justifiées sont actuellement d’actualité : communes de Maché, La Boissière de Montaigu, Martinet et Givrand.
Des pseudo-raisons démographiques et de vraies raisons politiques président à cette spécificité vendéenne. L’enseignement privé sous contrat et hors contrat ( ce dernier en constante augmentation ), général et professionnel ( réseau très dense des Maisons Familiales Rurales ) est au service du formatage aux valeurs vendéennes : tradition teintée d’innovation, docilité, régionalisme, christianisme, …
Le Président
Gilles Bourmaud